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Jennyfer Luciano
2023-06-01
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2023-05-21
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2023-02-25
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Gallargues-le-Montueux est une commune française située dans le sud du département du Gard, en région Occitanie.
Exposée à un climat méditerranéen, elle est drainée par le Vidourle, le canal d’irrigation du Bas-Rhône Languedoc, la Cubelle et par un autre cours d’eau. La commune possède un patrimoine naturel remarquable : un site Natura 2000 (« le Vidourle ») et deux zones naturelles d’intérêt écologique, faunistique et floristique.
Gallargues-le-Montueux est une commune rurale qui compte 3 632 habitants en 2019, après avoir connu une forte hausse de la population depuis 1962. Elle est dans l’agglomération de Lunel et fait partie de l’aire d’attraction de Montpellier. Ses habitants sont appelés les Gallarguois ou Gallarguoises.
Bien que la prononciation soit la même, Gallargues-le-Montueux (anciennement Grand Gallargues) et Galargues (anciennement Petit Gallargues) sont deux villages distincts, le premier étant situé dans le Gard et le second dans l’Hérault.
Le patrimoine architectural de la commune comprend sept immeubles protégés au titre des monuments historiques : le pont Ambroix, classé en 1840, la tour romaine, classée en 1875, l’église Saint-Martin, inscrite en 1986, l’Hôpital Saint-Jacques, inscrit en 2001, le château de Thomas Burnet, inscrit en 2001, le temple protestant, inscrite en 2015, et le monument aux morts, inscrite en 2018.
À mi-distance de Nîmes et de Montpellier, le village se situe à un carrefour où se réunissent tous les grands axes de la région, autoroute, route nationale, routes des plages.
La ville est construite sur le premier contrefort dominant de 65 m la plaine de Petite Camargue, faite d’étangs et marécages asséchés jusqu’au littoral se trouvant à 12 km.
À l’est, la limite de la commune est marquée par une rivière : le Razil ; à l’ouest, par un fleuve, le Vidourle, bordé d’une ripisylve classée de saules et peupliers blancs. Est également classée, la pinède dite de Cabassut qui débouche, au nord, en direction d’Aubais à 3,6 km et Sommières à 9 km, sur un vaste plateau naturel de garrigue. Au sud de la colline, la plaine est cultivée avec un vignoble aux cépages soigneusement palissés et diverses cultures maraichères. Aux pieds de la cité coule le canal du Bas-Rhône Languedoc.
Un orage violent a balayé le village le 14 septembre 2021 de 10h à 12h. Occasionnant la chute de pins centenaire et inondant le bas du village car l’eau ne pouvait pas s’évacuer correctement à cause des nombreuses constructions.
La station météorologique de Météo-France installée sur la commune et en service de 1985 à 2021 permet de connaître en continu l’évolution des indicateurs météorologiques. Le tableau détaillé pour la période 1981-2010 est présenté ci-après.
Les 45,9 °C atteints à Gallargues-le-Montueux le à 16h21,, lors de la canicule européenne de juin 2019, après avoir été considérés pendant plusieurs jours comme étant un record absolu, représentent à cette date la seconde température la plus chaude jamais enregistré en France, le record appartenant à la ville voisine de Vérargues (46° le même jour)[6].
Gallargues est desservie par des trains TER Languedoc-Roussillon qui effectuent des missions entre les gares : d’Avignon-Centre, ou de Nîmes, et de Narbonne.
Le réseau Natura 2000 est un réseau écologique européen de sites naturels d’intérêt écologique élaboré à partir des directives habitats et oiseaux, constitué de zones spéciales de conservation (ZSC) et de zones de protection spéciale (ZPS). Un site Natura 2000 a été défini sur la commune au titre de la directive habitats : « le Vidourle »[8], d’une superficie de 209 ha, présentant un intérêt biologique tout particulier au regard de l’existence d’espèces aquatiques et palustres remarquables et singulières par rapport à d’autres cours d’eau de la région. Le Gomphe de Graslin, libellule d’intérêt communautaire, justifie notamment l’inscription du Vidourle au réseau Natura 2000.
L’inventaire des zones naturelles d’intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire.
Une ZNIEFF de type 1 est recensée sur la commune[10] :
le « cours du Vidourle de Salinelles à Gallargues » (153 ha), couvrant 10 communes dont 6 dans le Gard et 4 dans l’Hérault et une ZNIEFF de type 2[Note 3][10] :
la « vallée du Vidourle de Sauve aux étangs » (691 ha), couvrant 21 communes dont 16 dans le Gard et 5 dans l’Hérault.
Gallargues-le-Montueux est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l’Insee,,,.
Elle appartient à l’unité urbaine de Lunel, une agglomération inter-départementale regroupant 9 communes[I 2] et 51 540 habitants en 2017, dont elle est une commune de la banlieue,.
Par ailleurs la commune fait partie de l’aire d’attraction de Montpellier, dont elle est une commune de la couronne. Cette aire, qui regroupe 161 communes, est catégorisée dans les aires de 700 000 habitants ou plus (hors Paris)[I 5][I 6].
Gallargues, l’un des 4 pôles urbains intermédiaires et l’un des 3 pôles économiques majeurs du territoire du SCOT du sud du Gard qui couvre 79 communes, est aussi l’une des 51 communes du Pays Vidourle-Camargue et l’une des dix de la Communauté de communes Rhôny Vistre Vidourle.
L’occupation des sols de la commune, telle qu’elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l’importance des territoires agricoles (75,9 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (72,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
cultures permanentes (53,3 %), zones agricoles hétérogènes (20,7 %), zones urbanisées (13,4 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (9,1 %), terres arables (1,9 %), forêts (1,5 %).
L’IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIII siècle), la carte d’état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd’hui)[Carte 1].
Occitan Galargue, du roman Galargues, Galazanegues, du bas latin Galhiargum, Galazanicus, Galasanica, Ecclesia de Galasanicis, Galadanicis.
Occitan Mountuous, du roman montuos, montuoz, du latin montuosus : montueux.
Ses habitants s’appellent les Gallarguois et Gallarguoises.
Sous le règne de l’empereur romain Tibère, l’existence d’une villa appartenant au tribun militaire de la VII Légion Quintus Statius Gallus est connue sur la colline qu’occupe aujourd’hui le village, alors que la population locale se groupe à deux kilomètres dans la cité d’Ambrussum, qui vit du relais qu’elle apporte à la Via Domitia.
L’effondrement de l’Empire romain au V siècle provoque une insécurité qui fait migrer la population vers les places fortes et les hauteurs. Les fouilles dernièrement pratiquées à l’occasion de la restauration de l’église Saint-Martin ont établi la présence d’une première église sur l’emplacement de l’actuelle et du village, dès l’époque carolingienne au VIIe siècle. L’ancienne Villa Gallacianicus est répertoriée au cartulaire de Notre-Dame de Nîmes en l’an 1007. Le village se peuple autour de cette église et d’une fontaine, aux pieds d’un premier château évoqué avec le nom du seigneur des lieux, Rostaing, en 1027 dans l’acte de fondation près de St-Jean-de-Noix d’un monastère de Bénédictines dépendant de celui de St-Geniès-des-Mourgues[18].
Par la suite, la baronnie est rattachée à la viguerie de Lunel. En 1295, lors de l’acquisition de la baronnie par le roi de France Philippe IV le Bel, Gallargues reçoit du roi une charte de franchise qui lui confère le droit d’élire librement des consuls pour gérer la vie locale, instaurant, il y a sept siècles, une administration communale démocratique bien avant l’institution des conseils municipaux en 1790.
En 1356, le sénéchal de Beaucaire ayant ordonné sa mise en défense, un second château, dont la tour subsiste aujourd’hui, est édifié et la cité est fortifiée par un rempart construit avec le même matériau et le même appareillage que celui d’Aigues-Mortes, de 6 mètres de hauteur, 1,30 mètre à 2 mètres d’épaisseur, sur 600 mètres de pourtour, défendu par 5 grosses tours, avec 3 portes en ogives hersées.
Lors du dénombrement de 1384, Gallargues est une cité comptée pour 30 feux alors qu’on en compte moins de 10 dans les villages avoisinants et 11 au Cailar. Son château et la seigneurie qui en dépend sont considérés comme une possession suffisamment importante pour que la reine de Majorque Isabelle qui y réside et meurt en 1404, accepte de les recevoir du roi de France Charles VI en compensation du prix de la vente de Montpellier que Jaume III, son père, avait conclue le avec le roi de France Philippe VI sans recevoir le paiement convenu.
Gallargues devient ville-étape du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle. Rappelant ce lien au cœur de la cité, une imposante demeure médiévale est réputée avoir été l’hôpital Saint-Jacques.
La charte de franchise est solennellement confirmée par François I en 1533, Henri IV en 1660, Louis XIV en 1690.
Dès sa naissance, le protestantisme séduit les Gallarguois qui majoritairement s’y convertissent et le village paie cruellement sa fidélité à ses convictions car le , les armées de Louis XIII commandées par le duc de Montmorency assiègent la ville qui refuse de renier sa foi, démolissent ses remparts, capturent la garnison protestante que commande François de Valescure, incendient la cité, et pendent le lendemain à Montpellier 63 de leurs prisonniers, l’un d’eux devant son fils de 14 ans.
Faisant honneur à sa devise Plus solide que le Roc, la ville se relève, connaît même une incontestable prospérité aux XVIII et XIXe siècles dont témoigne la qualité des demeures de l’époque où, sortie du périmètre de ses remparts, la ville compte déjà 2 000 habitants dans une France qui compte alors 28 000 000 d’habitants. Toutefois, les ravages du phylloxera, puis la Grande Guerre, provoquent à la fin du XIXe siècle un déclin de population qui ne retrouve son niveau qu’à la fin du XX siècle.
Aujourd’hui, Gallargues-le-Montueux, qui jusqu’en 1969 s’appelait Grand-Gallargues pour le distinguer de Galargues-le-Petit dans l’Hérault, réunit 3632 habitants à proximité de Montpellier, de Nîmes, de la mer, et de la Camargue qui marque ses traditions, ses fêtes, ses jeux taurins.
L’évolution du nombre d’habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l’Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d’information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d’une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[21].
En 2019, la commune comptait 3 632 habitants, en augmentation de 4,49 % par rapport à 2013 (Gard : +2,08 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
Le 4 février 2009, le Conseil Municipal de Gallargues-le-Monteux, sur proposition du Conseil d’École a donné à cette école communale le nom d’École élémentaire de la Maurelle, honorant ainsi ce patrimoine immémorial.
Le collège Claude-Chappe, ouvert en 2014, est installé sur le territoire de la commune.
Le , la première édition du concours de miss Petite Camargue a lieu à Gallargues.
En 2018 (données Insee publiées en ), la commune compte 1 477 ménages fiscaux, regroupant 3 641 personnes. La médiane du revenu disponible par unité de consommation est de 22 940 €[I 7] (20 020 € dans le département). 54 % des ménages fiscaux sont imposés[Note 9] (43,9 % dans le département).
En 2018, la population âgée de 15 à 64 ans s’élève à 2 278 personnes, parmi lesquelles on compte 82,3 % d’actifs (71,7 % ayant un emploi et 10,5 % de chômeurs) et 17,7 % d’inactifs,. En 2018, le taux de chômage communal (au sens du recensement) des 15-64 ans est inférieur à celui du département, mais supérieur à celui de la France, alors qu’en 2008 il était inférieur à celui de la France.
La commune fait partie de la couronne de l’aire d’attraction de Montpellier, du fait qu’au moins 15 % des actifs travaillent dans le pôle,. Elle compte 2 018 emplois en 2018, contre 1 688 en 2013 et 1 377 en 2008. Le nombre d’actifs ayant un emploi résidant dans la commune est de 1 687, soit un indicateur de concentration d’emploi de 119,6 % et un taux d’activité parmi les 15 ans ou plus de 65,3 %[I 13].
Sur ces 1 687 actifs de 15 ans ou plus ayant un emploi, 446 travaillent dans la commune, soit 27 % des habitants. Pour se rendre au travail, 83,8 % des habitants utilisent un véhicule personnel ou de fonction à quatre roues, 3,2 % les transports en commun, 6,9 % s’y rendent en deux-roues, à vélo ou à pied et 6,2 % n’ont pas besoin de transport (travail au domicile)[I 15].
448 établissements sont implantés à Gallargues-le-Montueux au . Le tableau ci-dessous en détaille le nombre par secteur d’activité et compare les ratios avec ceux du département[Note 12][I 16].
Le secteur du commerce de gros et de détail, des transports, de l’hébergement et de la restauration est prépondérant sur la commune puisqu’il représente 23,4 % du nombre total d’établissements de la commune (105 sur les 448 entreprises implantées à Gallargues-le-Montueux), contre 30 % au niveau départemental.
Les cinq entreprises ayant leur siège social sur le territoire communal qui génèrent le plus de chiffre d’affaires en 2020 sont :
Gallargues est l’un des trois pôles économiques majeurs répertoriés au schéma de cohérence territoriale du sud du Gard qui couvre démographiquement la moitié du département. Directement connecté sur l’axe autoroutier qui dessert l’arc méditerranéen et rattache la péninsule ibérique à l’Europe du Nord son territoire actif sur quarante hectares demain soixante est un site important d’emplois et d’activités de la région.
Aux teintures de garance et au tissage lucratif des indiennes carrés Hermès de l’époque qui avaient fait la réputation et la fortune des Gallarguois, succède aujourd’hui une ville active qui s’impose sur quarante hectares comme site majeur d’emplois et d’activités de la région, avec Le Figaro, Smurfit Kappa, Alpagel, Alloin, Bastide Médical, Axians-Vinci, RBC et trente autres entreprises.
La commune est dans la « Plaine Viticole », une petite région agricole occupant le sud-est du département du Gard. En 2020, l’orientation technico-économique de l’agriculture[Note 13] sur la commune est la viticulture.
Le nombre d’exploitations agricoles en activité et ayant leur siège dans la commune est passé de 66 lors du recensement agricole de 1988 à 43 en 2000 puis à 22 en 2010[29] et enfin à 19 en 2020, soit une baisse de 71 % en 32 ans. Le même mouvement est observé à l’échelle du département qui a perdu pendant cette période 61 % de ses exploitations[30][Carte 5]. La surface agricole utilisée sur la commune a également diminué, passant de 551 ha en 1988 à 208 ha en 2020. Parallèlement la surface agricole utilisée moyenne par exploitation a augmenté, passant de 8 à 11 ha[29].
Relai étape du pèlerinage de Saint Jacques de Compostelle, on peut voir au cœur de la cité l’hôpital Saint Jacques remontant au XIII siècle, également l’église romane restaurée, et au sommet la tour royale édifiée comme la citadelle d’Aigues-Mortes à l’époque des croisades.
Le château de Thomas Burnet est une bastide du XVIII siècle édifiée sur des caves et restes d’édifice antérieur du XVIe siècle.
Au sommet de la colline sur laquelle la cité est construite, derrière le temple, il reste du second château de Gallargues la Tour royale du XIV siècle, MH, haute de 15 mètres au sommet de la tourelle circulaire qui la domine. Elle a été rééquipée en 2010, à son sommet, du grand mat de son ancien télégraphe Chappe, rue de la tour royale.
La place du Coudoulié est agrémentée de son ancien hôtel de ville remontant au XVIII siècle comportant l’horloge civile ainsi que les cafés. Des fragments épars des anciens remparts du XIVe siècle subsistent dans la cité. On y trouve de nombreuses maisons mas de caractère du XIX siècle attestant de la prospérité du village d’alors, ainsi qu’une arche du pont romain du site d’Ambrussum sur lequel passait la Via Domitia sur le Vidourle, devenu Pont Ambroix’ au début du Moyen Âge.
Le monument aux morts, œuvre de Paul Landowski, est inscrit au titre des monuments historiques depuis 2018.
L’édifice a été inscrit au titre des monuments historiques en 1986. De nombreux objets sont référencés dans la base Palissy (voir les notices liées)[31].
À peu de distance, dans les murs du troisième château qu’avait édifié au milieu du XVIII siècle le marquis de Rochemore, se trouve l’actuel temple de style néoclassique construit à partir de 1810. Il possède de vastes tribunes soutenues par d’importantes colonnades, ainsi qu’un très haut plafond à caissons (environ 12 mètres). Il est l’un des plus imposants temples de la plaine de Languedoc (environ 400 m2) après celui voisin de Marsillargues. Son grand clocher en façade orné de volutes gracieuses est ajouté en 1853 de même que sa cloche. De l’ancien château, demeure la colonnade d’entrée supportant l’ancien balcon et conférant à la façade un aspect particulièrement monumental et original.
L’église Saint-Martin a été restaurée de 1999 à 2002 par la commune avec l’appui de la direction régionale des Monuments Historiques, est de facture romane, fortement remaniée et reconstruite en grande partie au milieu du XVII siècle, trouve son origine au VIIIe siècle sur les mêmes lieux. Fine tour du clocher surmontée du campanile du XVIII siècle et cloche refondue en 1848.
La Chrozophora tinctoria. La maurelle est le fleuron du patrimoine gallarguois depuis le Haut Moyen Âge. Cette plante tinctoriale, connue depuis l’Antiquité, décrite par Théophraste, Pline l’Ancien et Dioscoride, pousse spontanément sur l’ensemble des pays du pourtour méditerranéen. Son nom botanique Chrozophora lui fut donné par Noël Martin Joseph de Necker en 1790 et son nom actuel de Chrozophora tinctoria A. Juss. par Adrien de Jussieu en 1824. Cette plante fut longtemps nommée Tournesol tinctorial. Son nom de Maurelle lui vient de l’Italien médiéval morella dont la couleur morello est largement décrite par Léonard de Vinci dans son trattato della pittura, traité de la peinture, au chapitre CXXI.
Cette euphorbiacée se développe entre les mois de juillet et de septembre sur des terrains sablonneux pauvres et sommairement entretenus. Une de ses particularités réside dans le fait que ses graines arrivent à maturité tout au long de sa vie ce qui rend la récolte des semences donc sa culture très délicate voire impossible. Celle-ci fut néanmoins tentée à petite échelle pendant quelques années, au milieu du XIX siècle, alors que sa raréfaction avait commencé.
Sa disparition intervint du fait de plusieurs facteurs : une collecte incontrôlée par arrachage qui empêchait toute reproduction, une profonde modification de la pratique agricole de la région notamment le remplacement des cultures de blé par celle de la vigne, enfin le développement de l’industrie des colorants chimiques et particulièrement de la mauvéine.
Son exploitation cessa vers 1870 et la plante disparut totalement de notre environnement immédiat au début du XX siècle. Elle y fit sa réapparition, sans que l’on puisse expliquer ni pourquoi ni comment en 2007. Depuis, elle ne cesse de se répandre[33].
Dès le Moyen Âge on connaissait dans le monde méditerranéen la particularité de son suc qui, de bleu lors de son extraction, virait au rouge-violet sous l’effet d’un acide faible. Une teinture qui possédait une telle particularité fut aussitôt exploitée pour la réalisation de drapeaux qui étaient de petites rondelles de tissu imprégnées de suc de Maurelle et mises à sécher, des dizaines de fois de suite, afin de réaliser de véritables comprimés de colorants qui pouvaient être conservés et servir ultérieurement aux peintres d’enluminures. En fonction de sa préparation on pouvait ainsi obtenir des formes rouge, bleue, violette voire rose, faciles à préparer et à conserver entre les pages de vieux livres d’où leur nom de folium. Cette technique persistera jusqu’à l’invention de la peinture à l’huile au XIIIe siècle et disparaîtra des techniques usuelles de décoration des livres après l’invention de l’imprimerie. À partir de 1550 environ, la dimension des drapeaux, qui ne servent plus à enluminer, va augmenter pour former des rectangles d’un mètre de côté. Leur usage en sera totalement différent, en servant exclusivement à colorer la croûte d’un seul des fromages de Hollande : l’édam, du XVI au XIXe siècle.
La récolte de la maurelle se faisait de juillet à septembre (après les moissons et avant les vendanges). Les ouvriers agricoles, parfois en famille, partaient de plus en plus loin récolter la maurelle[35][36] qu’ils devaient alors traiter sur place : broyage des plantes par un moulin à olives, pressage dans des empilages de poches rondes en sparterie appelées cabas pour en extraire le suc, trempage des drapeaux faits de toiles grossières de coton (comme de la serpillière) de seconde main et séchage au soleil. Le trempage était renouvelé plusieurs fois en additionnant le suc de maurelle d’un sixième d’urine putréfiée dont l’ammoniaque servait à renforcer et maintenir la couleur bleu foncé. Cette technique était connue depuis le XIV siècle dans tout le bassin méditerranéen (notamment en Iran : Traité de Nisi de Nishapur[37], en Italie : De arte illuminandi, Manuscrit MS 277 de Montpellier en France, etc.).
Au début du XVIII siècle la technique va se modifier. Les drapeaux sont alors placés au-dessus, mais sans le toucher, de l’aluminadou qui est fait de couches de fumier alternées avec de la paille fraiche. Le gaz ammoniac en émanant permettait de fixer le colorant. Une fois secs, les drapeaux étaient emballés par ballots et livrés aux grossistes de Montpellier qui expédiaient la totalité de la production en Hollande par le port de Sète.
Les fromagers hollandais emballaient leur fromage d’édam dans ces drapeaux bleus ce qui conférait à la croûte du fromage une couleur rouge violacée apparaissant après virage du tournesol provoqué par les acides naturels sécrétés par le fromage. La pâte restant blanche contrairement à la mimolette qui est une invention française faite à Lille pendant la guerre avec les Pays-Bas sous Louis XIV, et qui était et est toujours intégralement colorée avec du rocou (Bixa orellana) originaire d’Amérique centrale et des Antilles françaises. Les Gallarguois, seuls fabricants de drapeaux destinés à la coloration de l’édam, allaient jusqu’à affirmer qu’ils étaient les seuls à en posséder les secrets de fabrication, secrets qui n’existaient pas. Plusieurs essais de création de coopérative furent tentés au cours des siècles, mais aucune ne survécut plus de quelques mois.
La gloire de Gallargues ne vient pas tant de la maigre richesse que la maurelle lui apporta, mais bien plus à sa réputation botanique en faisant de notre village le seul producteur de colorant pour le fromage d’édam en Hollande. À ce titre, elle a parfaitement atteint son but en enrichissant le patrimoine traditionnel et culturel de Gallargues-le-Montueux, ce qui lui vaut d’être reconnu sur le plan botanique et tinctorial dans le monde entier.
Devise : Rupibus Firmior qui se traduit par Plus solide que le roc.
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